Partez à la découverte des Châteaux de Provence en Pays d’Aix par la montée d’Entremont (D 14). On accède au plateau dominant Aix au Nord.
D’abord, à droite de la route, au sommet (2 km), chemin d’accès à l’oppidum d’Entremont, couronnant une éminence. Il y a une très belle vue sur la montagne Sainte-Victoire et la Sainte-Baume, le bassin et la ville d’Aix en Provence, les hauteurs dominant Marseille.
Cet oppidum, capitale celto-ligure assiégée et partiellement détruite par le consul Sextius, fondateur d’Aix (123 avant J.-C.), montre encore de beaux restes d’importantes murailles et des fouilles étendues (accès possible) qui méritent la visite.
Poursuivre par la D 14 vers Puyricard et traverser la chaîne forestière de la Trévaresse.
Roadtrip en Provence
Ensuite, à la descente sur Rognes (D 14 C), on traverse un terroir viticole semé de belles bastides bourgeoises. Elles datent des 17 ème et 18 ème siècles. L’une d’elles, le « château » de Beaulieu, est située au cœur d’un ancien volcan tertiaire arasé (galets et sols noirs de basalte). Ce château fut l’épicentre d’un tremblement de terre qui affecta une partie de la Provence en 1909.
Le pittoresque village de Rognes (16 km) fut alors partiellement détruit dans sa partie perchée sur un piton.
Celui-ci apparaît maintenant crevé par les anciennes caves des maisons effondrées. Il est couronné par les ruines d’un château juché sur d’anciens habitats troglodytiques (visite à pied).
Ensuite, de Rognes (N 543, puis N 561, à gauche), on rejoindra l’abbaye de Silvacane après avoir longé le bassin de Saint-Christophe (décantation des eaux du canal de Marseille).
Fondée en 1144, Silvacane est une des «trois sœurs cisterciennes» de Provence, avec les abbayes de Senanque et du Thoronet.
Un cloître, une salle capitulaire, un dortoir voûté et diverses salles forment avec l’église aux proportions très pures un ensemble architectural harmonieux et dépouillé.
L’acoustique exceptionnelle de l’église a suscité la création d’un cycle de séances de musique de très grande qualité, en été.
SUIVEZ LE FLANC DU LUBÉRON EN PROVENCE
De Silvacane, reprendre la N 561, puis, à gauche, la N 543 (pont sur la Durance vidée par les barrages E.D.F. qui canalisent son eau sur la rive gauche).
Cadenet traversé, la route monte en lacet (belles vues sur la vallée) et redescend sur Lourmarin, très joli bourg au pied de la combe sauvage traversant la montagne, en plein Parc National du Luberon.
Outre les vieilles rues bordées d’élégantes maisons anciennes (17 ème et 18 ème siècles). On visitera le château qui date du 15 ème et 16 ème siècles. C’est un monument à la fois de plaisance et de défense, qui domine avec ses bâtiments complexes d’une architecture savante (très bel escalier à vis). Il y a aussi sa tour hexagonale qu’entoure un charmant jardin à la française. Le mobilier est d’époque, avec des gravures anciennes, des tableaux.
Enfin, à la sortie sud du village, le cimetière renferme la tombe très simple, recouverte de romarins, du romancier Albert Camus.
De Lourmarin, la D 56 mène à Cucuron par Vaugines (beaux points de vue).
DIRECTION CURCURON, NOBLESSE PROVENÇALE
Cucuron offre la curieuse particularité d’être un très vieux village bicéphale.
A l’ouest, en quittant la jolie place à fontaine ancienne, on pénètre dans le quartier médiéval par une porte fortifiée de l’enceinte du 14 ème siècle. Elle est couronnée par un campanile du 17 ème siècle.
Les vieilles maisons, restaurées en résidences secondaires, entourent la butte dominée par les ruines et la tour du vieux château carré (13 ème et 14 ème siècles).
A l’est, dans l’autre partie du bourg, s’élève une grande et belle église. L’on y trouve un porche gothique, une nef romane provençale et un abside du 14 ème siècle. La bâtisse est entourée de quelques maisons très anciennes. La richesse monumentale de Cucuron témoigne d’une vieille aisance rurale. En effet, son terroir étagé aux cultures très diversifiées offre un spectacle évoquant les campagnes florentines. On y trouve oliviers, vignes, cerisiers, cultures légumières.
Ensuite, on traversera Cucuron (D 56) pour atteindre le château et le village perché d’Ansouis. C’est un haut lieu de la noblesse provençale, fief multiséculaire des comtes de Sabran, installés là depuis le 10 ème siècle. Il y a des visites tous les après-midi.
Les appartements encore habités entourent les éléments médiévaux du château (chapelle castrale, cachots, etc.) C’est l’occasion de découvrir du très beau mobilier et tapisseries des 17 ème et 18 ème siècles. On y trouve un escalier monumental, une curieuse et immense cuisine provençale ancienne.
Des jolis jardins suspendus du château, vue sur la campagne du richli, pays d’Aygues , c’est magnifique.
EN ROUTE VERS LA SAINTE- VICTOIRE
Enfin, par la D 56, rejoindre Pertuis. De là, on pourrait faire un aller et retour à la Tour-d’Aygues, dont le château fut digne d’une reine.
Construit vers 1570 autour d’un puissant donjon médiéval remanié (12 ème siècle). C’est par un jeune seigneur galant qui espérait y faire venir Marguerite de Navarre. Elle n’y séjourna qu’un jour ! Il en reste, malgré l’incendie de 1780, d’admirables façades Renaissance à trois étages, des ailes imitées du Louvre et un portail monumental. C’est une copie de bâtiments romains de basse Provence.
Par la N 573, puis la N 96, à droite, on rejoindra le défilé de Mirabeau. On trouve par cette route la Durance qui éventre un vaste pli anticlinal. On verra les puissants bancs calcaires ployés en dôme, du petit chemin partant de l’entrée du pont, à droite.
Il faut rendre ensuite à gauche (N 552), puis à droite (D 11), le vieux chemin de la basse Provence jusqu’à Jouques. On y trouve des rues étagées et des demeures anciennes. La ville est dominée par une chapelle romane et les ruines d’un château médiéval.
LA PROVENCE EN FARANDOLE
La route de retour vers Aix (D 11) est une des plus touristiques de la région. Elle traverse le chaînon abrupt et boisé du Grand-Sambuc, d’où l’on a une très belle vue (col à 610 m) sur la montagne Sainte-Victoire. On y voit aussi tout le haut Var, le plateau de Valensole. Par beau temps on aperçoit les sommets longtemps enneigés des Alpes.
A peu de distance, au pied des escarpements imposants du grand pli déjeté de la Sainte-Victoire et au creux du profond vallon de l’Infernet, on aperçoit le château de Vauvenargues. Il est perché sur une butte.
Le peintre Picasso, qui fut propriétaire du château, a été enterré près du grand escalier d’accès au vieux manoir à tours (16 ème et 17 ème siècles) du philosophe du 18 ème siècle (pas de visite possible).
Retour à Aix en longeant le lac de retenue de Bimont, beau plan d’eau artificiel que l’on trouve à gauche de la route.